Propre témoignage

 

Je suis riche de chacune des expériences que j’ai vécues dans le Champ d’Argile. Je garde une trace profonde en moi, une impression féconde de tous les processus mis à l’œuvre avec le cadre, la terre et l’eau depuis trois ans maintenant. Ils me portent, ils m’invitent à me faire confiance, à me grandir, à oser toujours plus être moi-même, à me montrer telle que je suis. C’est une grande joie que je partage ici avec vous, bien qu’il soit difficile de traduire en mots les ressentis issus du Champ…

Quand j’ai découvert qu’avec ce média, il n’y avait pas de détours, ni de faux-semblants, que je ne pouvais pas me débiner, que c’était moi qui étais aux commandes de ma vie, ça a été un électrochoc. Sortir des convenances, du « faire plaisir à », des « il faut » et des « je dois », c’était nouveau pour moi ; du moins, dans mon corps dont la mémoire est incroyable. Cette réalité d’autonomie me galvanisait autant qu’elle m’effrayait. J’y suis donc allée à tâtons…

Guidée par la voix de mon accompagnante, j’ai osé franchir des étapes qui ont changé ma perception de la vie, des autres et de moi-même et je suis devenue plus empathique.J’ai appris à prendre appui, à me fier à mon instinct pour m’orienter, à quitter le mental,  à lâcher-prise, à sentir véritablement, comme jamais je n’avais senti auparavant. J’ai ouvert des portes, le coeur tremblant, et j’ai trié, j’ai évacué ce qui était trop lourd pour moi. J’ai continué à creuser, à dé-couvrir et j’ai touché un fond inaltérable, inaliénable, dont j’étais responsable. Je ressens encore beaucoup d’émotion à me remémorer toute la densité de l’écho…

Je me suis dès lors sentie comme investie d’une mission. Celle de trouver ma voie, de créer ma concrétude et de l’offrir au Tout.

Pour cela, il a fallu que je revisite mes croyances, mes peurs, mes envies de contrôle, que je laisse tomber les masques de l’Ego. Le Champ d’Argile est une initiation à ce niveau-là. Comme dans une hutte de sudation, les démons font leur apparition. Et la question du choix : me rapetisser, me recroqueviller, me laisser mourir ou leur faire face. J’ai décidé de ne plus lutter, de leur faire de la place, d’écouter le message qu’ils avaient à me livrer à mon sujet et de guérir.

J’ai ainsi reçu la permission d’aller vers le cadre, de le prendre à bras le corps, de le vider, de le retourner en tout sens, d’y voir un espace des possibles et de le faire mien. Car cette vie n’est pas faite pour être subie.J’ai alors senti sa solidité, sa consistance, sa résistance. En retour, j’ai expérimenté ma force, ma détermination, ma foi. J’ai reçu le cadeau de ma propre solidité, de ma propre consistance, de ma propre résistance. J’ai découvert ma capacité de résilience. Il n’y avait plus ni prison (aussi dorée soit-elle), ni oppression, ni contrainte.

Oui, je peux, à chaque instant, me sonder, percevoir comment je me sens et m’ajuster, me rétracter ou foncer. Oui, je peux prendre le temps de m’écouter. N’est-ce pas là la plus grande des libertés?

J’ai  également découvert une douceur innommable et insoupçonnée, je souris rien qu’à l’évoquer. Je me suis remplie là où j’en avais besoin, j’ai pris pour moi, jusqu’au creux des paumes et du cœur. J’ai nettoyé, lavé à grandes eaux pour y parvenir. J’ai pansé des plaies, j’ai traversé des crises, j’ai dépassé mon envie d’être sauvée par autrui. Je me suis délivrée de la dépendance et je me suis mise à danser, à virevolter comme une louve dans les feuilles d’automne.

Dans l’intimité des séances, j’ai réconcilié des parts de moi, j’ai écouté et accueilli, j’ai accepté, j’ai refusé aussi, j’ai étranglé, j’ai pardonné, j’ai aimé. J’ai intégré tant de choses primordiales. C’est un miracle.

Si je peux affirmer aujourd’hui que je suis une « femme debout » et que je prends ma place, c’est grâce au Champ d’Argile et à cette formidable formation. Bien sûr, je me dois de saluer aussi mon courage et ma volonté de construire malgré les creux, les failles et la terreur. Pendant une dizaine d’années, j’ai effectivement travaillé sur ma matière intérieure, sans relâche, par le biais de recherches en médecine douce et par l’écriture ininterrompue sur le deuil in utero et ses répercussions (Syndrome du Jumeau Perdu). Surtout, j’ai rencontré une personne déterminante, une personne magnifique, et nous avons fondé une tribu spectaculaire. Tous ces pas, imbriqués les uns dans les autres, ont dessiné le chemin, ont promulgué l’émergence de qui je suis. Je les remercie, ainsi que cette méthode qui m’a révélée à moi-même, conscience incarnée, corps-esprit vivant, mu, ému.

Je respire, j’ai le droit d’exister et de prendre du plaisir. J’accueille mes émotions, je m’exprime, je me positionne. Je sens ce qui est juste pour moi, je peux me faire confiance. J’ai des limites, elles me contiennent et me rendent unique, je peux en prendre conscience. J’ai le droit de me respecter, de m’équilibrer. Je suis réunie. Je suis autonome. Et si je protège mon essence, c’est pour continuer à cheminer vers qui je suis, authentiquement, entourée de ceux que j’aime et qui me le rendent bien. 

En définitive, la puissance de cette méthode réside selon moi en la réunion des éléments, comme dans la cosmogonie des peuples dits primitifs. Bois, terre, eau, souffle et feu intérieur qui guident les mains. Nous sommes des étoiles filantes…

En ce temps de changement de paradigme, je suis convaincue que vivre un tel voyage existentiel, une telle traversée expérimentale, en toute sécurité, ne peut qu’amener à une position plus juste pour soi et pour le monde. Et il a bien besoin de plus de paix…

 

Namasté (« Je salue le divin qui en vous »),

 

Caroline